Penses-tu que l’être humain à la faculté d’agir librement et par lui seul ?
Crois-tu qu’il soit en mesure de dominer son inconscient ou, au contraire, qu’il serait soumis à l’influence des motifs ou des mobiles qui déterminent ses choix et ses actions ?
« Se déterminer à » ou « être déterminé par » illustrent l’antinomie entre le libre arbitre d'un côté, et le destin de l'autre. Quand le destin évoque un continuum temps sur lequel l’être humain n’aurait aucune prise sur ses actes régis par la grâce divine, le libre arbitre, lui, induit la faculté qu’il aurait de se déterminer librement et par lui seul.
Combien de fois avons-nous entendu quelqu’un prononcer ces phrases ? : « Je n’avais pas le choix. », « J’ai été contraint de… » Une manière sans doute détournée du surmoi pour nous aider à accepter certains de nos actes les moins glorieux. Je pense au contraire qu’on a toujours le choix.
Ou du moins, qu’on en fait toujours un. Bon ou mauvais, la vie est faite de cette succession de décisions qui construisent jour après jour notre chemin, avec le libre arbitre comme panneau directionnel.
Le libre arbitre est cependant guidé par plusieurs drivers encrés en nous. J’en développerais ici deux : Nos aspirations et nos convictions.
À 16 ans, j’étais convaincu que le Lycée était une perte de temps pour moi. Élève en seconde, je passais plus de temps dans ma chambre à dessiner qu’à aller en cours. J’aspirais à autre chose et mon libre arbitre a parlé : Abandonner les études classiques pour un cursus artistique, quitte à escamoter le passage du Bac.
Un autre exemple me vient, certainement plus éclatant et porteur d’un message plus inspirant que mon empressement à sécher les cours. Comme un pied de nez à la formule qui est généralement utilisée, je n’intitulerais pas cette histoire, « Le fabuleux destin de Vincent Barteau » mais plutôt : « Le fabuleux libre arbitre de Vincent Barteau ».
En 1977, Vincent à 15 ans, il trompe son ennui au fond de la classe laissant son esprit divaguer vers la fenêtre ouverte d’où émanent les odeurs du gazon fraîchement tondu. Vincent n’est pas un cancre, mais ses aspirations sont ailleurs, faire du vélo, c’est ça qui lui plait. Il n’aime pas être enfermé, il aime la nature, les grands espaces, fendre la campagne sur sa machine et rêver d’un avenir où il ferait partie des grands du peloton.
Et il aurait pu en rester là Vincent. Des rêves plein la tête et pourquoi pas, des regrets éternels une fois arrivé à l’âge adulte. Mais son libre arbitre va parler et imposer une autre voie. Ce midi-là, Vincent va prendre le bus 78 pour rentrer déjeuner chez lui comme il le fait tous les jours, mais cette fois-ci, ce sera un voyage sans retour. Vincent ne retournera plus au lycée. À partir de ce jour, Vincent a décidé de se consacrer à 100% au cyclisme.
Je pense que ce moment est LE tournant de sa vie. Celui qui lui a fait prendre une décision capitale. Ce jour-là, il s’est calé parfaitement sur les rails de sa vie, vers une destination qu’il ne connaissait pas encore mais dont il était convaincu qu’elle était la bonne.
Sept ans plus tard, le 3 juillet 1984, à l’arrivée de la 5e étape du Tour de France, Vincent Barteau montera sur le podium pour se parer de l’emblématique Maillot Jaune. Le grâle de tout coureur cycliste professionnel lui appartiendra pendant 14 jours, changeant à jamais sa vie, celle des siens et plus particulièrement celle de son père, qui aura ces mots : « Maintenant je peux mourir, je sais ce qu’est le bonheur ».
Pour terminer ce billet, je voulais partager avec toi cette citation de René char :
« Il n'y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l'accomplit. »
N’hésite pas à me partager tes impressions sur ce billet en cliquant ici.
Clique ici maintenant pour Découvrir mon œuvre dédié au destin de Vincent Barteau.